АРХВ-23 – Somewhere under АРХВ-23

Side-project du groupe ukrainien de black métal cru et atmosphérique Cunnalhum, АРХВ-23 délaisse ici les guitares fauves pour plonger tête la première dans un bain d’ambient noise dansant, lofi, psychédélique et hallucinogène.
Somewhere under АРХВ-23 est une immersion nocturne dans un monde de beats convulsifs, de textures industrielles liquéfiées, de mirages sonores qui tournoient comme des drones perdus dans une discothèque souterraine irradiée. C’est une musique de transe pour danseurs fantômes, une rave tenue dans les ruines d’un bunker post-nucléaire où les murs transpirent le glitch et le chrome.

Chaque morceau est un organisme nerveux, hérissé d’angles morts et de virages imprévus. Imaginez Hotline Miami remixé par une entité cyber-démoniaque surgie d’une jungle atomique — c’est là que bat le cœur de ce disque : quelque part sous АРХВ-23.

A side-project of the raw and atmospheric black metal band Cunnalhum (Kremenchuk, Ukraine), АРХВ-23 sheds the metallic husk to plunge into a delirious world of danceable ambient noise, lofi psychedelia, and surreal industrial fever dreams.

Somewhere under АРХВ-23 is a nocturnal descent into convulsive beats, irradiated textures, and liquefied rhythm loops — like a glitch-drenched rave held in the ruins of a post-nuclear bunker. Every track spins like a frenzied sonic organism, bristling with sharp turns and unexpected mutations.

It’s as if Hotline Miami had been sonically reinterpreted by a cyber-demonic entity lurking in a mephistophelian jungle. That’s where the pulse of this record lives — somewhere under АРХВ-23. 

Kvtyafey – Egoarcha

Un gouffre lyrique s’ouvre sous les pas du langage.

Échappé des plaines mentales de Hongrie, Kvtyafey est l’avatar solitaire de Keve, sculpteur de sons et d’abîmes. Son premier album, Egoarcha, paru le 1er juillet 2025, est un monde clos, une ruine chantante érigée par une seule main — musique, production, visuel : tout provient d’un même souffle, d’une même transe créatrice.

Entièrement chanté en hongrois, Egoarcha fouille les strates du moi, les couloirs funèbres de la pensée, les marais existentiels où se dissolvent les certitudes. Chaque morceau est un miroir fêlé, une confession hallucinée portée par une fusion d’ombres : black metal méditatif, death metal charnel, ferveurs expressionnistes et éclats avant-gardistes s’y frottent dans une alchimie troublante.

C’est un chaos ordonné, un jardin de fer et de feu, un rite sonore où la beauté pousse dans les fissures de la violence. Egoarcha ne se contente pas de chanter — il murmure aux os, il râle dans le sang, il cherche, sans repos, les frontières mouvantes entre le réel et l’effondrement.

A lyrical chasm yawns beneath the feet of language.

Born from the mental steppes of Hungary, Kvtyafey is the solitary vessel of Keve, a sculptor of sound and abyss. His debut album, Egoarcha, released on July 1st, 2025, is a sealed world — every note, texture, and visual element conjured by a single hand, a fevered act of total creation.

Sung entirely in Hungarian, Egoarcha delves into the strata of selfhood, the funeral corridors of thought, the existential bogs where meaning decomposes. Each track is a cracked mirror, an anguished confession, channeling a volatile blend of meditative black metal and visceral death metal, sharpened by expressionist fervor and avant-garde dissonance.

It is chaos in bloom — a garden of fire and iron, a sonic rite where beauty emerges from the fissures of violence. Egoarcha doesn’t merely sing — it whispers to the bones, writhes in the bloodstream, and endlessly searches for the trembling threshold between reality and collapse. 

Kinnunen! – Black Wave

Une onde noire, lente, presque muette.
De Päijät-Häme surgit Kinnunen!, artisan du silence habité, sculpteur de fréquences feutrées.
Trois pièces comme trois chambres d’écho, où le monde s’efface doucement derrière les bruissements du vent, de l’eau, des choses qu’on n’entend qu’en fermant les yeux.
Black Wave est passage : drone ondulatoire, ambient liquide, field recordings suspendus dans le vide — un rituel d’effacement, un bercement magnétique, un chuchotement qui persiste bien après l’écoute.
Un sortilège doux, oui. Mais qui veille sur nous.

A black wave, slow-motion silence.
From the mist-veined woods of Päijät-Häme rises Kinnunen! — frequency whisperer, ghost of the hiss, sculptor of soft oblivion.
Three pieces. Three chambers.
Time folds. Wind rustles. Water remembers.
The world recedes like breath on a mirror.
Black Wave is a breach, a magnetic dream-loop, a slow drowning in textures that pulse just beneath thought.
Drone like melted glass, ambient like fog from another planet, field recordings like memories of a forest you never left.
A soft incantation, yes.
But make no mistake — it listens back. 

ici chien chien – rAgE iNdEx

« Rage Index » est un album étonnant et expérimental, aux racines art punk, no wave et noise rock, surplombé d’une canopée aussi unique qu’enivrante d’effluves egg punk.
L’apport mesuré de l’électronique offre un contrepoids parfait aux miaulements intempestifs des guitares, comme si Robert Johnson avait rompu son pacte avec le diable pour se réincarner en cyborg psychotronique.

Le voyage se termine dans une danse sous une pluie acide robotique, avec un morceau flirtant avec l’IDM.

« Rage Index » is a striking and experimental album, rooted in art punk, no wave, and noise rock, crowned with a canopy of uniquely intoxicating egg punk fumes.
The measured use of electronics provides a perfect counterbalance to the untimely mewling of the guitars — as if Robert Johnson had broken his pact with the devil and been reincarnated as a psychotronic cyborg.
The journey ends dancing under a robotic acid rain, with a track veering into IDM territory.

PAUL KUEPPERS // PK – GET OUT OF HELL

Un synthé traîné dans les couloirs d’un abattoir cosmique.
Un cri étouffé sous des couches de brouillard électrique.
Ici, l’improvisation n’est plus un geste de liberté, mais un spasme dans la gorge d’un monde qui s’effondre.

« GET OUT OF HELL » est une cartographie d’un territoire condamné —
deux longues descentes, deux stations terminales,
entre free jazz décharné, dark ambient hallucinatoire, improvisation fiévreuse et électronique désagrégée.
Une musique pour les ruines à venir, pour les créatures aux bouches cousues.

On pense à une version dysmorphique de Silent Hill,
réécrite par Francis Bacon au bord de la démence.
Des spectres fondants rampent sous la peau sonore,
des visages se dissolvent dans les résonances.

Un monde sans horizon.
Un album comme une injonction désespérée :
GET OUT OF HELL.
Mais il est peut-être déjà trop tard.

A synth dragged through the corridors of a cosmic slaughterhouse.
A scream, smothered beneath layers of electric fog.
Here, improvisation is no longer freedom —
it’s a convulsion in the throat of a collapsing world.

GET OUT OF HELL is a map of a doomed terrain —
two long descents, two terminal stations,
somewhere between emaciated free jazz, fever-drenched improvisation,
hallucinatory dark ambient and scorched electronic debris.
Music for the ruins to come.
Music for creatures with stitched mouths.

It feels like a dysmorphic rewrite of Silent Hill,
penned by Francis Bacon mid-delirium,
where melting spectres crawl beneath the skin of sound
and faces dissolve into resonance.

A world with no horizon.
An album that screams its title like a warning:
GET OUT OF HELL.
But the exit may already be gone.

« The bottom line is that if you are in hell, the only way out is to go through a period of sustained misery. Misery is, of course, much better than hell, but it is painful nonetheless. By refusing to accept the misery that it takes to climb out of hell, you end up falling back into hell repeatedly, only to have to start over and over again. » – Marsha Linehan 

Spectre Horsemen, Pale With Dust – Improvisations I: Noise

pas de sol.
pas de haut.
juste un gargouillis de fréquences dans la gorge d’un monde qui s’est avalé lui-même.

drones = vers + bitume + boyaux fondus dans une centrifugeuse de cris.

des chevaux spectres.
pâles.
mangeant de la poussière radioactive sur les ruines molles d’un souvenir.
ils improvisent.
avec des câbles. des nerfs, de la fibre optique, des désillusions.
des tuyaux reliés à une bouche qui saigne du bruit.

lava-soupe de cafards cuits
sous un faux soleil en viande.
un anti-Soleil, un cloaque incandescent, une tumeur stellaire.

ça râcle.
ça bave.
ça grince dans les coins d’une pièce sans forme.
doom-ambient qui hulule dans la gorge d’un dieu asphyxié.

un pont de côtes brûlées.
une rivière de dents d’enfants noyés dans du verre liquide.
araignées qui explosent sous la langue — comme des confettis funèbres.

improvisations ?
non.
auto-destructions spontanées enregistrées dans une caverne d’organes fossiles.

une tapisserie de sons cousue avec des cris d’insectes et d’électricité malade.
plugged dans une prise mouillée.
débranchée de la réalité.
ça goutte.
ça pulse.
ça veut pas mourir.

Spectre Horsemen, Pale With Dust :
du bruit qui rêve mal.
des os qui vibrent.
le néant qui improvise.



no floor.
no sky.
just a gurgling of frequencies in the throat of a world that swallowed itself sideways.

drones = maggots + tar + liquefied entrails spinning in a blender of screams.

ghost horses.
ashen.
feeding on radioactive dust over the soft ruins of memory.
they improvise — not with hands
but with wires, nerves, optical filaments, disillusioned circuits.
tubes plugged into a mouth that bleeds sound.

cockroach stew lava
simmering beneath a meat-made false sun.
an anti-Sun.
a stellar abscess.
a burning cyst in the sky’s mouth.

it scrapes.
it drools.
it screeches in the edges of a formless room.
doom-ambient howling from the collapsed throat of a suffocated god.

a bridge of charred ribs.
a river of children’s teeth drowned in molten glass.
spiders burst under the tongue — funeral confetti for a city of ash.

improvisations?
no.
spontaneous self-destructions recorded in a cave of fossilized organs.

a sound tapestry sewn with insect screams and malfunctioning electricity.
plugged into a wet socket,
unplugged from reality.
it drips.
it pulses.
it refuses to die.

Spectre Horsemen, Pale With Dust:
noise that dreams the unacceptable.
bones that vibrate.
the void, improvising. 

feth – redemption of time

Musique Moléculaire est fier de s’associer au projet britannique feth, figure discrète mais influente du versant le plus expérimental de la scène dungeon synth contemporaine et ce, depuis déjà plusieurs années.

Avec « redemption of time », feth signe six pièces minimalistes, magiques et vaporeuses, qui distillent cette atmosphère singulière, entre rêverie ésotérique et contemplation ancienne.
Un synthétisme humble, mystérieux, suspendu hors du temps —
comme un sortilège soufflé à l’oreille du silence.


Musique Moléculaire is proud to collaborate with the British project feth, a discreet yet influential figure on the more experimental side of the contemporary dungeon synth scene for several years now.

With « redemption of time », feth delivers six minimalist, magical, and vaporous pieces, each distilling a singular atmosphere — somewhere between esoteric reverie and ancient contemplation.
A humble, mysterious form of synthesis, suspended outside of time —
like a spell whispered into the ear of silence.blings…

Potier – Entre les anges et la passion

Potier nous régurgite ici une poésie enragée et surréaliste, qui n’épargne rien ni personne — surtout pas les saints ni les dérangés. Des références obscures à l’histoire et à la non-existence, sur fond d’antimusique industrielle, contemporaine, et de crottes séchées de musique concrète. Le temps des cathédrales est plus que révolu : voici venu le temps des borborygmes acharnés et décharnés…


Potier spew some of his enraged and surrealist poetry that spares nothing and no one, especially the saints and the deranged. Obscure references to history and non-existence, set to industrial, contemporary anti-music and dried-up turds of concrete music. The time of cathedrals is more than over: now comes the time of relentless, emaciated rumblings…

Bleeding Cosmos – LEERE

Depuis Brescia, en Italie, Bleeding Cosmos nous tend un miroir noir et hypnotique avec LEERE, un diptyque en deux mouvements de plus de vingt minutes chacun, conçu comme une transe sonore cyclique, un lent vertige dans les marges du temps.

La première pièce, portée par un piano ensorcelant, distille une matière mouvante où électronique hallucinée, relents krautrock, et kosmische musik (on pense à Schulze, Tangerine Dream, Popol Vuh) s’enlacent dans un brouillard de vinyle oublié. On y entend l’écho des minimalistes américains (Riley, Glass, Reich), comme si leur rigueur répétitive se dissolvait doucement dans un rêve flou de rock progressif spectral.

La seconde piste bascule dans la nuit : un orgue brumeux, des drones abyssaux, des percussions tribales, des souffles synthétiques venus d’un ailleurs moisi. La musique devient rituel, pèlerinage intérieur, dérive hallucinée dans un monde qui se délite. Dark ambient glauque, psychédélisme trouble, spirales lentes où il fait bon se perdre, s’effacer, disparaître.

Un album mystique et viscéral, pour celles et ceux qui aiment écouter l’invisible respirer.

From Brescia, Italy, Bleeding Cosmos unveils LEERE — a hypnotic diptych composed of two sprawling 20+ minute movements, drawing the listener into a cyclical, minimalist trance where time bends and dissolves.

The first piece is anchored by an enigmatic, spellbinding piano, around which orbit psychedelic electronic textures, sudden sonic intrusions, and faint echoes of krautrock and kosmische musik — think Schulze, Tangerine Dream, Popol Vuh. There’s a ghostly haze of vintage progressive rock, and a compositional structure that nods toward the hyper-tonal American minimalists like Riley, Glass, and Reich, yet twisted through a dream logic all its own.

The second piece shifts into the nocturnal: swelling organ drones, tribal percussion, muffled effects, and a slow, vertiginous descent into psychedelic dark ambient. Here, the sound becomes a ritual, a hallucinatory fog, a place to vanish within — eerie, immersive, and unflinchingly intimate.

LEERE is a mystical and visceral experience, a soundtrack for those who long to hear the invisible breathing. 

Empty Value – Corporeal Decay

Un gouffre mental. Un non-lieu sonore. Un spasme ralenti jusqu’à l’extinction.
Corporeal Decay est la bande-son d’une désintégration lente, méthodique, intérieure — celle d’un être qui s’efface en boucle, en basse fréquence, sous une pluie de drones claustrophobes et de bruits immobiles.

Ici, tout suinte l’effondrement :
des murs d’ambient noise s’effritent dans le vide,
les sons rampent en traînant des carcasses,
chaque vibration est un deuil.
Une éternité de putréfaction intime.

Empty Value dissout.
Il tord le réel jusqu’à n’en garder qu’une carcasse de fréquence mourante.
Un vertige gelé.
Un abcès de poussière crevé à coups de dents mortes.

On hante sa propre vie.
On devient le spectre d’un monde vidé de sens,
l’écho d’un cri qui n’a jamais existé,
l’agonie d’un son qui refuse de naître.

Corporeal Decay :
repetition ad nauseam,
lenteur terminale,
l’effondrement comme rituel,
l’inexistence comme unique refuge.

A mental abyss. A soundless non-place. A spasm slowed to the point of extinction.
Corporeal Decay is the soundtrack of a slow, methodical, inward disintegration — the erosion of a being, looping in low frequency, drowned beneath a rain of claustrophobic drones and motionless noise.

Here, everything oozes collapse:
walls of ambient noise crumbling into the void,
sounds crawling, dragging carcasses behind them,
every vibration a mourning.
An eternity of intimate putrefaction.

Empty Value doesn’t compose —
he dissolves.
He twists reality until only a dying frequency husk remains.
A frozen vertigo.
A dust abscess ruptured by necrotic teeth.

You haunt your own life.
You become the specter of a world drained of meaning,
the echo of a scream that never existed,
the agony of a sound refusing to be born.

Corporeal Decay:
repetition ad nauseam,
terminal slowness,
collapse as ritual,
nonexistence as the only refuge. 

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