« Ce que la Terre n’a pas su digérer »
Deuxième collaboration entre les artistes sonores expérimentaux HELLBERG (Allemagne) et UgUrGkuliktavikt (Canada), ce split spectral offre deux longues compositions vomies tout droit du subconscient du sol.
Pour ouvrir le rituel, « Kreuz 78 » de HELLBERG est une lente dérive funèbre à travers les couloirs vides du drone, du doom et de l’ambient. Une procession rampante d’ombre et de rouille, calme mais insistante, tel une cathédrale moribonde rêvant de se dissoudre dans la boue. Sa lente combustion plonge l’auditeur dans une brume catatonique, hypnotique — à la fois réconfortante et maudite.
Sur l’autre face, le « Rite stochastique pour fantombes & cloches tubulaires concassées » d’UgUrGkuliktavikt déchaîne une fantasmagorie délirante : harmoniums en déroute, cloches mutilées, enregistrements de terrain fracturés jusqu’à l’illisible, voix spectrales gémissant à travers un mur de bruit ambiant infernal. La pièce est une liturgie abstraite, un rite funéraire pour des choses qui ne sont plus tout à fait mortes.
« Was die Erde nicht verdauen konnte » n’est pas qu’un album — c’est un rejet métaphysique, une régurgitation de mémoire et de matière. Un split pour ceux qui rêvent en compost, et entendent des voix dans les racines.
— SIR KULIKTAVIKT
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« What the Earth Could Not Digest »
The second collaboration between profane experimental necrosmiths HELLBERG (Germany) and UgUrGkuliktavikt (Canada) is a spectral split offering two long-form compositions vomited straight from the soil’s subconscious.
Opening the ritual, HELLBERG’s “Kreuz 78” is a slow, grave drift through the empty corridors of drone, doom and ambient. A crawling procession of shadow and rust, calm yet insistent, like a dying cathedral dreaming itself into mud. Its slow burn lulls the listener into a catatonic, trance-like fog — one both comforting and cursed.
On the flip side, UgUrGkuliktavikt’s “Rite stochastique pour fantombes & cloches tubulaires concassées” unleashes a delirious phantasmagoria: collapsing harmoniums, mutilated bells, field recordings fractured beyond recognition, ghost-voices moaning through a wall of infernal ambient noise. The piece is an abstracted liturgy, a stochastically collapsing funeral rite for things no longer dead.
Was die Erde nicht verdauen konnte (What the Earth Could Not Digest) is not an album — it’s a metaphysical rejection, a regurgitation of memory and matter. A split for those who dream in compost, and hear voices in the roots.
-SIR KULIKTAVIKT