Uglycvnt – More negativity towards everyone

Uglycvnt, alter ego witch-house/techno-rave déviant de Cunnalhum, crache avec More Negativity Towards Everyone un concentré toxique de tension urbaine et de magie noire synthétique. Quatre morceaux courts, denses, poisseux, où l’anxiété devient danse, où les beats martèlent comme des malédictions et où les nappes synthétiques suintent une euphorie post-rétro irradiée. Une rave funéraire, un rituel électronique pour temps désespérés — aussi grinçant que jouissif.

-SIR KULIKTAVIKT

Uglycvnt, the witch-house/experimental techno-rave alter ego of Cunnalhum, delivers More Negativity Towards Everyone — a toxic dose of urban tension and synthetic black magic. Four short, heavy, sweat-drenched tracks where anxiety becomes dance, beats strike like curses, and synth layers ooze a post-retro, irradiated euphoria. A funeral rave, an electronic ritual for desperate times — as abrasive as it is exhilarating.

-SIR KULIKTAVIKT

Cunnalhum – Midlaënëga Gvadalënfunt Sert

Cunnalhum frappe un grand coup avec Midlaënëga Gvadalënfunt Sert, un manifeste fulgurant de black metal expérimental venu d’Ukraine, aussi cru qu’imprévisible. En huit pièces éclatées, le projet trace une cartographie chaotique mais jouissive des possibles sonores : un black metal tapageur et abrasif y côtoie des nappes atmosphériques d’un onirisme malade, des surgissements IDM-techno mutante, des spasmes de drum’n’bass épileptique, des élans blackgaze fiévreux, du black punk incandescent trempé dans l’émotion brute, des déflagrations ambient déconstruites et même des réminiscences post-rock aussi subtiles qu’euphoriques. C’est un disque-labyrinthe, une œuvre post-moderne extrême, déviante, grotesque, sublime. Rien n’y tient en place — et tout y brûle avec une sincérité foudroyante.

-SIR KULIKTAVIKT

Cunnalhum makes a striking statement with Midlaënëga Gvadalënfunt Sert, a blazing manifesto of experimental black metal from Ukraine — as raw as it is unpredictable. Across eight fractured tracks, the project draws a chaotic yet ecstatic map of sonic possibilities: abrasive, clamorous black metal collides with atmospheres of sickly dreaminess, bursts of mutant IDM-techno, epileptic drum’n’bass spasms, feverish blackgaze surges, searing black punk drenched in raw emotion, deconstructed ambient explosions, and even hints of post-rock that shimmer with euphoric subtlety. It’s a labyrinthine album, an extreme, deviant, grotesque, and sublime postmodern work. Nothing stays in place — and everything burns with a blistering sincerity.

-SIR KULIKTAVIKT 

Séraphitüs-Séraphîta + Saint Elisabeth – ʟᴇ ᴄᴀᴅᴇᴀᴜ

ʟᴇ ᴄᴀᴅᴇᴀᴜ est l’un de ces rares albums qui apparaissent dans une année comme une énigme, un geste radical et gracieux, un îlot de pure austérité dans le vacarme du monde. Re-publié (avec un bonheur à peine dissimulé) sur Musique Moléculaire, ce chef-d’œuvre de noise texturé signé Séraphitüs-Séraphîta et Saint Elisabeth est à la fois un hommage et un mystère. Huit compositions en miroir, en alternance, inspirées de Le Cadeau de Man Ray — ce fer à repasser orné de clous, icône du Dadaïsme et de la violence du geste artistique.

Ici, les sons ne cherchent pas à plaire, encore moins à séduire. Ils labourent, sculptent, râpent la matière invisible de notre écoute. Et pourtant, dans cette rudesse apparente, dans ces textures arides, se déploie un étrange apaisement. Comme si l’on trouvait dans l’inconfort une forme de refuge. Cet album, je l’écoute comme on médite : pour s’éloigner du bavardage, pour toucher l’essentiel, pour frôler quelque chose de pur.

ʟᴇ ᴄᴀᴅᴇᴀᴜ est un disque profondément avant-gardiste, minimaliste, presque cérémoniel. Chaque « rumination » sonore est une tentative de réponse (ou une fuite) face à l’absurde, une exploration de la « signifiance de l’insignifiant » — pour reprendre les mots de Séraphitüs-Séraphîta. Les objets y deviennent instruments, les silences y sont matière, les interstices, des portails.

C’est un dialogue de formes brutes et de pensées obsédantes, une correspondance entre deux esprits qui, face à une même image, choisissent la voie du son pour ne pas sombrer dans l’oubli.

Je suis infiniment fier de partager cet album, qui constitue pour moi un havre de paix sévère, un sanctuaire de solitude radicale, une source d’inspiration profonde pour ma propre pratique d’artiste sonore. Que cet étrange Cadeau vous touche comme il m’a touché.

-SIR KULIKTAVIKT



ʟᴇ ᴄᴀᴅᴇᴀᴜ is one of those rare albums that appear in a year like an enigma — a radical and graceful gesture, an island of pure austerity in the world’s clamor. Re-released (with barely concealed joy) on Musique Moléculaire, this masterpiece of textural noise by Séraphitüs-Séraphîta and Saint Elisabeth is both an homage and a mystery. Eight mirrored, alternating compositions, inspired by Le Cadeau by Man Ray — that nail-studded flat iron, icon of Dadaism and the violence of artistic gesture.

Here, the sounds do not seek to please, let alone seduce. They dig, sculpt, and scrape at the invisible substance of our listening. And yet, within this apparent harshness — in these arid textures — unfolds a strange sense of calm. As though discomfort itself could become a form of refuge. I listen to this album the way one meditates: to move away from noise, to touch the essential, to brush up against something pure.

ʟᴇ ᴄᴀᴅᴇᴀᴜ is deeply avant-garde, minimalist, almost ceremonial. Each sonic « rumination » is a tentative response (or a retreat) in the face of the absurd — an exploration of « the significance of meaninglessness », to borrow Séraphitüs-Séraphîta’s own words. Objects become instruments, silences become substance, and the spaces in between open into portals.

It is a dialogue of raw forms and obsessive thoughts — a correspondence between two minds who, confronted with the same image, chose the path of sound rather than sink into forgetfulness.

I am deeply proud to share this album, which has become for me a haven of severe peace, a sanctuary of radical solitude, a wellspring of inspiration for my own sound work. May this strange Cadeau touch you as it touched me.

— SIR KULIKTAVIKT

Antonella Eye Porcelluzzi & SpecImEn – Le poulet de McLuhan et la Revolution

La première pièce s’ouvre sur une conversation en italien à propos d’un film dans lequel les gens ne font que voir un poulet. Cela m’a immédiatement évoqué l’esprit de contestation absurde de Diogène de Sinope, le Cynique, qui avait déplumé un poulet pour le présenter comme « l’homme de Platon », tournant ainsi en dérision la définition un peu trop étriquée du grand maître philosophe.

L’anti-musique d’Éric Jovet (I, Eternal, Specimen) et ses textures coupantes comme un savon artisanal demeurent délicieusement inventives et hasardeusement fruitées — à l’image d’un pilote obligé de raser le sol pour éviter de tomber dans le panneau.

Y entendrez-vous un homme, un poulet ou un oryctérope ? Un nomade pris dans une tempête-fiesta ? Un porc-épic épique désireux de vous masser avec ses épines généreuses ? Un glacier millénaire en fin de vie qui, dans un dernier souffle, voudrait vous expliquer que, de toute façon, tout s’écoule dans l’immensité du temps-rasoir ?

Voilà toute la beauté de la chose : tout devient possible quand on a le crâne ouvert et les oreilles en chou-fleur…

-k.OVERDOSE

The first track features a conversation in Italian about a film in which all people see is a chicken. It reminded me of Diogenes and his spirit of absurd defiance — the time he plucked a chicken and declared it “Plato’s man,” mocking the philosopher’s overly narrow definition of humanity.

Eric Jovet’s anti-music (I, Eternal, Specimen) with its sharp textures — like artisanal soap — remains as deliciously inventive and hazardously fruity as ever, like a pilot forced to fly low to avoid falling into a trap.

Will you hear a man, a chicken, or an aardvark? A nomad caught in a party-storm? An epic porcupine eager to massage you with its generous quills? A dying glacier, thousands of years old, trying to explain — in its final breath — that, in the end, everything flows within the immensity of razor-thin time?

That’s the beauty of it: anything is possible when your skull is open and your ears are shaped like cauliflower…

-k.OVERDOSE 

Grendel’s Mother – In the Grim One’s Dominion

« In the Grim One’s Dominion » est une transmission fêlée, saturée, d’un territoire gangrené que l’on ne visite qu’en rêve fiévreux — un brouillard de sons malsains, comme filtrés à travers un organe malade. Dungeon noise ? Dungeon synth ? À ce stade de putréfaction, les genres ne tiennent plus debout. Ils s’effondrent dans la vase.

Un souffle humide monte des entrailles du monde, et avec lui, des gémissements étouffés, des cris de gorge enrouée, comme si mille âmes en loques râlaient sous les planchers d’un château oublié. Les nappes synthétiques sont pourries de l’intérieur, fendillées par l’humidité du cauchemar. Elles geignent comme des pierres rongées par l’acide, et flottent dans une mare d’électricité morte.
Les saturations grouillent. Les fréquences se désagrègent. Rien ne tient, tout glisse, tout bégaie, tout s’effondre et tient en même temps…

À travers la brume épaisse de ce son lo-fi mutilé, on distingue les silhouettes de cancrelats fondus aux ailes pantelantes, des vers luminescents qui murmurent des non-mots, des gnomes à la peau nécrosée qui rient sans bouche et croquent des libellules noires entre leurs dents suintantes. Des vents de poussière grinçante passent sur des structures effondrées — maisons fantômes aux charpentes qui grincent comme si elles se souvenaient encore de leurs morts.

Le bruit ici est incandescent. Non pas chaleur, mais brûlure. Non pas lumière, mais corrosion.

Ce disque suce la moelle. Il ne s’écoute pas : il infeste.

-SIR KULIKTAVIKT

In the Grim One’s Dominion is a cracked, saturated transmission from a gangrenous territory one only stumbles into during fever-wracked dreams — a fog of diseased sound, as if filtered through a rotting organ, vibrating with humors unfit for the living. Dungeon noise? Dungeon synth? At this level of putrefaction, genres collapse like soggy cadavers. They drown in the mud they once emerged from.

A damp breath rises from the bowels of the world, dragging with it muffled wails and phlegmy screams — the groaning of a thousand threadbare souls squirming beneath the floorboards of a long-forgotten keep. The synths here are mold-ridden and grief-swollen, cracked by the humidity of nightmares, howling like stones digested by acid and floating atop a pond of dead electricity.
The distortions crawl. The frequencies decay. Everything slips, stutters, oozes — it collapses and holds itself together in the same repulsive motion, like a jaw unhinged but still chewing.

Through the viscous mist of this mutilated lo-fi horror, shadows begin to take shape: melted cockroaches with spasming wings; bioluminescent worms whispering in a language older than bone; necrotic gnomes laughing without mouths, gnashing on black dragonflies with teeth soft and dripping. Winds of screeching dust sweep across sunken structures — ghost-houses whose beams creak as if they still remember the screams of their dead.

The noise here is incandescent. Not warmth — but sear. Not light — but corrosion.

This record does not ask to be heard.
It latches on. It drains the marrow. It festers.

-SIR KULIKTAVIKT 

éLIE BURST – charbon

éLIE BURST, artisan du vacarme, bricoleur de hurlements fossiles, tape sur le néant avec une louche en feu —archéomancien du grésil, fouille les cendres avec les dents.

charbon // trois morceaux, trois morsures, trois morphologies du noir —
la bouche pleine de crissements, le palais râpe, les dents font des étincelles —
charbon qui danse, qui bave, qui ricoche dans l’intérieur des os,
charbon qui ricane dans l’oreille gauche pendant que la droite saigne un mot qu’on n’a jamais appris —
charbon radiant comme une fièvre de givre, frotté sur la peau jusqu’à l’oubli —
bruit fait à la main, bruit fait à la plaie, bruit fait à la fièvre —

le mur ne tient pas, il s’effrite, rit, recule, avance, vous enlace
une main en suie vous caresse la glotte
le ciel au-dessus s’éventre : pluie de poussière, pluie de scories, pluie de pourquoi.

-SIR KULIKTAVIKT

éLIE BURST, noisemonger deluxe — fossil-scream tinkerer — slaps the void with a flaming ladle.
Crackle-wizard. Ash-diviner. Digs through memory soot with his teeth, humming broken lullabies to extinct minerals.

charbon // three pieces / three bites / three grimacing shapes of blackness —
mouthful of screeches, tongue like sandpaper, molars spitting sparks —
charcoal that wiggles, that drools, that bounces off the spinal column —
charcoal that giggles in the left ear while the right one bleeds a forgotten dialect —
charcoal glowing like a frost-fever / rubbed on the skin until names fall off —
noise handmade, noise wound-born, noise fever-sculpted —

the wall won’t hold
it cracks, it laughs, it backs away, it hugs you
a soot-hand strokes your throat like a bedtime story for ghosts
and above — the sky splits open
dustfall. slagrain. rain of what-the-fuck-does-it-matter. 

-SIR KULIKTAVIKT 

Flowering Shrubs – Sermon of Absurdity

MUSIQUE MOLÉCULAIRE EST EN TRANSE.
En extase radieuse, pupilles dilatées à l’infini, coeur battant à 437 battements par seconde.
Pourquoi ? Parce que FLOWERING SHRUBS. Parce que Bradford, Tennessee, vaisseau-mère de l’inexplicable. Parce que “Sermon of Absurdity”, nouvelle parabole cosmique sortie tout droit du flanc spongieux d’une planète imaginaire, est l’ALBUM DE L’ANNÉE DE TOUS LES TEMPS À VENIR.

Flowering Shrubs, c’est une énigme éclose sous acide.
Un monde. Un monde en soi. Un monde-cerveau, rampante constellation de riffs désaccordés, de grommellements d’outre-champs, de percussions improvisées dans une baignoire de grenaille.
C’est Jandek qui fait du Zeuhl à dos de météore.
C’est un black metal lo-fi en robe de chambre tachée de pollen, une pop hypnagogique en chute libre dans une flaque d’huile funeste et sacrée.

UgUrGkuliktavikt lui-même — dont les goûts sont plus ésotériques que le langage des lucioles en feu — l’a dit :

« Flowering Shrubs, c’est mon groupe préféré de tous les univers parallèles. »

Et nous, chez Musique Moléculaire, on vous le dit les bras levés vers le ciel qui fond :
CET ALBUM EST UN MIRACLE.
Une messe rôtie païenne et lysergique, un sabbat joyeux et véloce, une explosion de fleurs-cervelles qui hurlent en 3/4 inversé.

« Sermon of Absurdity », je t’aime.

Une initiation, un rite, une potion sonore servie dans une tasse fêlée.
Free improv sur lit de lichen. Krautrock qui bégaie.
Zeuhl punk distordu avec bongos et sonnailles.
Psyché en flamme. Black metal qui rit.
Et au centre : la beauté nue, déréglée, libre.

Musique Moléculaire est euphorique.
Musique Moléculaire est en état de grâce.
Musique Moléculaire est honoré jusqu’au délire de publier cette chose improbable et magnifique.

ÉCOUTEZ. FAITES CORPS. DISPARAISSEZ.
🌸🧠🌸 Flowering Shrubs – Sermon of Absurdity 🌸🧠🌸
Maintenant.
Et implosez.
Avec allégresse.

-SIR KULIKTAVIKT

MUSIQUE MOLÉCULAIRE IS IN A TRANCE.
Bathed in radiant ecstasy, pupils blown wide into the infinite, heart hammering at 437 beats per second.
Why? Because FLOWERING SHRUBS. Because Bradford, Tennessee, mothership of the inexplicable. Because “Sermon of Absurdity”, a new cosmic parable birthed from the spongy flank of an imaginary planet, is the ALBUM OF THE YEAR OF ALL THE YEARS TO COME.

Flowering Shrubs is an acid-hatched enigma.
A world. A world unto itself. A brain-world, a crawling constellation of detuned riffs, off-field mutterings, and bathtub gravel percussion.
It’s Jandek riding an avant-prog-Zeuhl meteor.
It’s lo-fi black metal in a pollen-stained bathrobe, hypnagogic pop in free-fall through a puddle of cursed sacred oil.

UgUrGkuliktavikt himself — whose tastes are more arcane than the language of burning fireflies — has declared:

“Flowering Shrubs is my favorite band across every parallel universe.”

And we, at Musique Moléculaire, raise our hands to the melting sky and cry:
THIS ALBUM IS A MIRACLE.
A lysergic pagan roast-mass, a joyful and frantic sabbath, an explosion of howling flower-brains in reverse ¾ time.

« Sermon of Absurdity, » we love you.
You’re a rite, an initiation, a sonic potion poured from a cracked porcelain cup.
Free improv on a bed of moss. Stuttering krautrock.
Distorted Zeuhl punk with bongos and cowbells.
Flaming psych. Laughing black metal.
And at the center: raw, unhinged, untamed beauty.

Musique Moléculaire is euphoric.
Musique Moléculaire is in a state of grace.
Musique Moléculaire is deliriously honored to release this improbable and magnificent entity.

LISTEN. MERGE. VANISH.
🌸🧠🌸 Flowering Shrubs – Sermon of Absurdity 🌸🧠🌸
Out now.
And implode.
With glee.

-SIR KULIKTAVIKT 

Beholden – I will build a room for you that will house our love.

Il y a des œuvres qui ne se contentent pas de nous frôler — elles nous pénètrent, nous suspendent, nous retournent. Ce nouvel album de Beholden, l’un des multiples visages d’Angel B., en fait partie. Connu pour ses alias aussi radicaux que singuliers — Narehate (depressive noise wall), Muybridge (ambient noise wall inspiré du mouvement figé par la photographie), Carnivorae Virentia (bruitisme chlorophyllé, minéral et végétal) — Angel B. poursuit ici son exploration sensorielle sous une forme plus éthérée mais non moins abyssale.

Une pièce unique, de 52 minutes, où le drone se mêle à un fond de noise discret, tapi comme un secret honteux… qui enfle, qui grimpe, qui dévore lentement le silence. C’est une musique en apesanteur, suspendue entre l’élévation et l’écrasement, entre la lumière et le poids du monde. Un chant sans mots, mais lourd de confessions muettes.

Beholden cisèle ici un mur sonore feutré, infiniment maîtrisé, qui n’impose rien mais enveloppe tout — et te laisse sans défense. C’est beau à pleurer. Une expérience d’écoute presque liturgique, qui t’ouvre au recueillement, à une forme de saudade, ce mot portugais intraduisible qui dit tout à la fois la joie perdue, la mélancolie lumineuse, et la douceur des choses que l’on ne vivra plus.

Un disque rare. Un très grand disque. Un disque céleste, profond, hypnotique. Une œuvre pour disparaître un instant — et peut-être se retrouver.

-SIR KULIKTAVIKT

Some works don’t merely brush against you — they pierce through, suspend you in midair, turn you inside out. This new album by Beholden, one of the many facets of Angel B., is one of them. Known for their radically singular aliases — Narehate (depressive noise wall), Muybridge (ambient noise wall inspired by the photography of frozen motion), Carnivorae Virentia (chlorophyllous, vegetal harsh noise) — Angel B. continues their deep sensory excavation in a more ethereal, yet no less abyssal form.

A single 52-minute piece, where drone flows over a discreet wall of sound, lurking like a buried secret… swelling, rising, slowly devouring the silence. It’s music in suspension, caught between elevation and collapse, light and gravity. A wordless chant heavy with silent confessions.

Beholden sculpts a hushed, immaculately controlled sonic wall — one that imposes nothing but envelops everything. It leaves you defenseless. It’s heartbreakingly beautiful. A listening experience that borders on the liturgical, opening the listener to a rare kind of inwardness, to a form of saudade — that Portuguese word with no real equivalent, evoking the bittersweet ache of lost joy, luminous melancholy, and the soft ache of things you’ll never live again.

A rare album. A great album. A celestial, profound, hypnotic album. A work to vanish into — and perhaps return changed.

-SIR KULIKTAVIKT 

HELLBERG & UgUrGkuliktavikt – Was die Erde nicht verdauen konnte

« Ce que la Terre n’a pas su digérer »

Deuxième collaboration entre les artistes sonores expérimentaux HELLBERG (Allemagne) et UgUrGkuliktavikt (Canada), ce split spectral offre deux longues compositions vomies tout droit du subconscient du sol.

Pour ouvrir le rituel, « Kreuz 78 » de HELLBERG est une lente dérive funèbre à travers les couloirs vides du drone, du doom et de l’ambient. Une procession rampante d’ombre et de rouille, calme mais insistante, tel une cathédrale moribonde rêvant de se dissoudre dans la boue. Sa lente combustion plonge l’auditeur dans une brume catatonique, hypnotique — à la fois réconfortante et maudite.

Sur l’autre face, le « Rite stochastique pour fantombes & cloches tubulaires concassées » d’UgUrGkuliktavikt déchaîne une fantasmagorie délirante : harmoniums en déroute, cloches mutilées, enregistrements de terrain fracturés jusqu’à l’illisible, voix spectrales gémissant à travers un mur de bruit ambiant infernal. La pièce est une liturgie abstraite, un rite funéraire pour des choses qui ne sont plus tout à fait mortes.

« Was die Erde nicht verdauen konnte » n’est pas qu’un album — c’est un rejet métaphysique, une régurgitation de mémoire et de matière. Un split pour ceux qui rêvent en compost, et entendent des voix dans les racines.

— SIR KULIKTAVIKT

« What the Earth Could Not Digest »

The second collaboration between profane experimental necrosmiths HELLBERG (Germany) and UgUrGkuliktavikt (Canada) is a spectral split offering two long-form compositions vomited straight from the soil’s subconscious.

Opening the ritual, HELLBERG’s “Kreuz 78” is a slow, grave drift through the empty corridors of drone, doom and ambient. A crawling procession of shadow and rust, calm yet insistent, like a dying cathedral dreaming itself into mud. Its slow burn lulls the listener into a catatonic, trance-like fog — one both comforting and cursed.

On the flip side, UgUrGkuliktavikt’s “Rite stochastique pour fantombes & cloches tubulaires concassées” unleashes a delirious phantasmagoria: collapsing harmoniums, mutilated bells, field recordings fractured beyond recognition, ghost-voices moaning through a wall of infernal ambient noise. The piece is an abstracted liturgy, a stochastically collapsing funeral rite for things no longer dead.

Was die Erde nicht verdauen konnte (What the Earth Could Not Digest) is not an album — it’s a metaphysical rejection, a regurgitation of memory and matter. A split for those who dream in compost, and hear voices in the roots.

-SIR KULIKTAVIKT 

Amora’s Dream – something for your mental health

Un kaléidoscope fissuré branché sur une boîte à rythmes.
Amora Brooks invoque Aphex Twin en pleine crise de fièvre, sample Obituary et Sunn o))) à travers une radio maudite, fait fondre la jungle dans un bain de glitch toxique.

On pense à Venetian Snares, à Christoph de Babalon en chute libre,
à Merzbow qui rêve de sirènes noyées,
à Masonna dans un tunnel de néon rose.
PARADISE NOISE.

L’album clignote : morceaux courts, intenses, obsessionnels.
Un puzzle de bruits magiques, de silences piégés.
Un monde dans un souffle.
Un soin expérimental. Une hallucination nécessaire.

Dans la vapeur des couleurs indicibles,
Amora suivit une lueur —
une chaleur sans nom, seulement rêvée —
et s’éveilla pour l’entendre chanter
depuis le circuit même de la blessure.

Elle a sculpté la joie pure — en forme sonore.
Un délire nécessaire.
Une boucle sacrée de rétroaction.
Une supernova de nectar fractal.
Cristal liquide en convulsion de transe rituelle.
Ceci est quelque chose de RÉPARATEUR (pour votre santé mentale).
Buvez à pleines lèvres — et élevez-vous.

-SIR KULIKTAVIKT

A cracked kaleidoscope crosswired to a drum machine exorcised mid-reboot.
Amora Brooks channeling Aphex Twin during a fever seizure in a greenhouse of ghosts,
sampling Obituary + Sunn O))) through a haunted child’s walkie-talkie.
Jungle rhythms dissolved in mercury glitch-honey,
broadcast from the other side of the mirror,
the one that breathes.

Think: Venetian Snares screaming through a prism of irradiated sand.
Think: Christoph de Babalon falling forever through cathedral reverb ; each echo a prayer, each silence a fracture.
Think: Merzbow dreaming drowned angels,
Masonna erupting in a neon esophagus
spooling endlessly through your third eye.
But BEAUTIFUL.
PARADISE NOISE.
A CHANT FOR TOMORROW’S NERVOUS SYSTEM.

The album flickers.
Each track: a glyph written in strobe.
Short. Sharp. Sacred.
Snare hits like memory collapse.
Silence like vertigo.

Drawn from the hum beneath the hum —
where names rot and meaning ferments.
Not escape, but transmutation.
Not rupture, but the crystalline bloom of the cracked.
Where the self reassembles
through the holy fever of sound.

In the vapor of unspoken colors,
Amora followed a shimmer —
a warmth unworded, only dreamt —
and woke to find it singing
from inside the circuitry of the wound.

She created pure joy – in sonic form.
A necessary delirium.
A holy feedback loop.
A supernova of fractal nectar.
Liquid crystal convulsing in ritual trance.
This is something for your mental health.
Drink full and ascend!

-SIR KULIKTAVIKT 

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