I Skydd Av Mörkret – Det Är Över Nu

Un souffle venu d’un monde qui n’émet plus de lumière. Det Är Över Nu est le testament spectral d’un projet suédois fantôme, I Skydd Av Mörkret, qui murmure depuis les limbes une musique pour les fins de tout. Drone ambient minéral, techno minimaliste liquéfiée, field recordings sépulcraux, nappes métalliques et cendres sonores flottantes : tout ici semble provenir d’un royaume où les souvenirs se désagrègent lentement dans une brume d’acier.

On y retrouve l’écho lointain des grandes heures du label Cold Meat Industry, mais transfiguré, épuré, presque chirurgical : chaque craquement, chaque pulsation enfouie, chaque anomalie acoustique y est sculptée avec un raffinement glacé. La production, d’une clarté spectrale, laisse respirer les textures comme des fantômes dans une pièce vide.

C’est une traversée en apesanteur dans des souterrains mentaux, un voyage sonore dans des zones effacées de la carte, un rituel discret pour qui marche seul dans la nuit.
Un album à écouter les yeux clos, ou au cimetière le plus proche, juste après la pluie, quand le vent ne sait plus où aller.

Un adieu magnifique.
Un silence qui résonne encore.

-SIR KULIKTAVIKT

A breath from a world that no longer emits light. Det Är Över Nu is the spectral testament of a ghostly Swedish project, I Skydd Av Mörkret, whispering from the limbo a music for the end of all things. Mineral drone ambient, liquefied minimalist techno, sepulchral field recordings, metallic layers and drifting sonic ashes: everything here seems to come from a realm where memories slowly dissolve into a steel mist.

You can hear the distant echoes of the golden years of the Cold Meat Industry label, but transfigured, purified, almost surgical: every crackle, every buried pulse, every acoustic anomaly is sculpted with icy refinement. The production, spectral in its clarity, lets the textures breathe like ghosts in an empty room.

It is a weightless passage through mental undergrounds, a sonic journey into erased zones on the map, a discreet ritual for those who walk alone in the night.
An album to listen to with closed eyes, or at the nearest cemetery, just after the rain, when the wind no longer knows where to go.

A magnificent farewell.
A silence that still resonates.

-SIR KULIKTAVIKT

Stephono ZIP – field recording giugno 2025

Superbe album de field recordings signé Stephono ZIP, artiste sonore basé à Turin, en Italie. Véritable cartographie sensorielle, cette œuvre nous invite à une exploration envoûtante du monde naturel, captée avec une sensibilité rare.

Le voyage débute par un concerto marécageux, un chœur amphibien vibrant de vie. Croassements, bruissements, chants d’oiseaux et stridulations de cigales s’entrelacent en une polyphonie sauvage, organique, qui nous absorbe dès les premières minutes. On s’y perd avec bonheur, comme dans une forêt inconnue où chaque son est une porte ouverte sur un mystère.

Puis, l’atmosphère bascule. Les cloches de l’église de la piazza San Vito prennent le relais, majestueuses, résonnantes, s’élançant dans les cieux avec une gravité solennelle. Elles imposent le silence autant qu’elles le brisent. Lentement, l’espace se vide à nouveau. Des bribes de conversations lointaines remontent à la surface, des voix ténues comme des échos oubliés, une voiture passe — et déjà, nous voilà entraînés ailleurs.

S’ouvre alors une longue marche en sous-bois, d’une durée de plus de cinquante minutes, où les oiseaux reprennent le premier rôle. Leur chant, d’abord discret, gagne peu à peu en intensité, en complexité, jusqu’à devenir presque hypnotique, envoûtant — aux confins du psychédélisme. On ne sait plus très bien si l’on écoute ou si l’on rêve.

Un très bel album de field recordings, subtil et profond, à la fois méditatif, poétique et immersif. Une œuvre qui respire — et nous fait respirer autrement.

-SIR KULIKTAVIKT



A superb field recording album by Stephono ZIP, a sound artist based in Turin, Italy. A true sensory cartography, this work invites us on a spellbinding exploration of the natural world, captured with rare sensitivity.

The journey begins with a marshland concerto — an amphibian chorus brimming with life. Croaks, rustlings, birdsong and the stridulations of cicadas weave together into a wild, organic polyphony that pulls us in from the very first moments. We lose ourselves with delight, as if wandering through an unknown forest where each sound is a doorway to mystery.

Then, the atmosphere shifts. The church bells of Piazza San Vito take over — majestic, resonant, rising into the sky with solemn gravity. They impose silence even as they break it. Slowly, the space empties again. Fragments of distant conversation surface, faint voices like forgotten echoes, a car passes — and already we are led elsewhere.

What follows is a long walk through the underbrush, stretching over fifty minutes, where the birds reclaim center stage. Their song, at first subtle, gradually grows in intensity and complexity, until it becomes almost hypnotic, entrancing — on the very edge of psychedelia. It becomes hard to tell whether we’re listening or dreaming.

A truly beautiful field recording album — subtle and profound, meditative, poetic, and immersive. A work that breathes — and teaches us to breathe differently.

-SIR KULIKTAVIKT

Ætheric Rest – Skyggeriget

Un souffle glacé dans les branches.
Un battement de cœur venu d’un autre royaume —
celui des ombres.

Avec Skyggeriget (« Le royaume des ombres »), le projet danois Ætheric Rest érige un sanctuaire sonore à la frontière du rêve et de l’oubli. Six pièces spectrales, élégantes, suspendues entre les brumes d’un black metal atmosphérique, les nappes d’un dark ambient sépulcral, et les grondements d’un drone doom forestier, tellurique et mystique.

Un voyage en apnée dans les limbes nordiques,
où chaque note semble exhalée par les arbres,
où le silence pèse autant que le son.

On y avance à pas feutrés, entre visions nocturnes et rites oubliés,
guidé par une musique qui n’éclaire pas, mais révèle.
Un art brumeux, onirique, hanté —
et pourtant d’une beauté souveraine.

A frozen breath through the branches.
A heartbeat from another realm —
the realm of shadows.

With Skyggeriget (« The Kingdom of Shadows »), Danish project Ætheric Rest crafts a sonic sanctuary at the threshold of dream and oblivion. Six spectral, elegant pieces hovering between the fog of atmospheric black metal, sepulchral dark ambient, and the earthy mysticism of forest drone doom.

A breathless journey through Nordic limbo,
where each note feels exhaled by trees,
and silence weighs as heavily as sound.

This is not music that illuminates —
but music that reveals.
Haunted, dreamlike, sovereign.

OLD FUR – JOHNSON

JOHNSON JOHNSON JOHNSON —
le nom hurlé dans un mégaphone en plastique fondu par un chien mort avec un oeil crevé.
Post-avant-brutalprog ?
Atonal grease-pulp noise salad.
Un cercueil de cuivre rempli de tambourins liquides.
Il y a un slinky en métal rouillé qui sort de l’orbite du caniche.

Un orgasme en spirale dans les intestins d’un amplificateur devenu dieu.
Fraises.
Sonnez les cloches.
SONNETTES —
claquement de pinces.
UN CRABE ??
Vaisselle cassée,
piano mangé,
saxophone FOU FOU FOU.
Free jazz désarticulé pour enfants-lucioles en fauteuils roulants volants.

Je suis un cadavre de clown-melon.
87% de gélatine d’ours gris.
L’autre 13% ?
Des boulons dans du jus d’ananas.

Improvisation comme explosion.
Explosion comme mantra.
Mantra comme JOHNSON.
JOHNSON comme hurlement.
Hurlement comme silence.

pAF pAF TCHOUM.
Tentacules sonores, marées de feedback,
des tubes intestinaux faits de cuivre tordu.
Une hache dans un abricot.

Tu veux du bruit ?
Tu veux du goût ?
Tu veux du goût-bruit ?
OLD FUR.
JOHNSON.
L’asile, c’est portes ouvertes aujourd’hui.
Amène des rotules. Tout plein de rotules. Des électriques, des faisandées, des métalliques, des sanguinolentes, des rotules de brebis, de poissons, de chèvres, de lamas en feu.



JOHNSON JOHNSON JOHNSON —
the name screamed through a melted plastic megaphone by a dead dog with one eye caved in.
Post-avant-brutal-prog? Quien es?
Atonal grease-pulp noise salad with hot wires and lukewarm mayonnaise.
A copper coffin filled with liquid tambourines and ancestral static.

There’s a rusty coil twirling out of the poodle’s orbit.
Someone just swallowed a clarinet made of wasps.

Spiral orgasm in the intestines of an amp turned deity.
Strawberries.
Ring the bells.
DOORBELLZ.
Clack-clack goes the claw.
IS THAT A CRAB??

Shattered dishes.
Inverted pianos.
SAXOPHONE MAD MAD MAD —
free jazz dismembered for firefly-children in flying wheelchairs.
Improvisation by electrocution.
Improvisation as possession.
Improvisation as divine heresy.

I’m the corpse of a watermelon clown,
87% grey bear gelatin,
13% bolts marinated in pineapple juice.

Explosion = mantra.
Mantra = JOHNSON.
JOHNSON = scream.
Scream = silence with teeth.

pAF pAF TCHOUM
Noise tentacles, oceans of feedback,
intestinal tubes made from twisted brass.
An axe inside an apricot, humming.

You want noise?
You want taste?
You want NOISE-TASTE?

OLD FUR.
JOHNSON.
The asylum doors are wide open today.
Bring kneecaps.
All kinds of kneecaps —
electric, rancid, metallic, dripping,
kneecaps of sheep, fish, goats, flaming llamas,
kneecaps made of light and screaming leather. 

Errant Static – Killing Floor

Utah, terre de contrastes et de silences étouffés. De ce sol aride surgit Errant Static, projet solo d’une femme trans dont la mission sonore ressemble moins à une quête qu’à un cri, une crise, une nécrose amplifiée. Depuis 2023, elle cisaille les nerfs et broie les sens dans un amalgame furieux de harsh noise, de drone, de gorenoise, de black metal, d’ambient cendreux et de power electronics.

Killing Floor est une abomination méditée. Trois pièces de dix minutes nettes, comme trois coups de masse sur la nuque d’un veau entravé. Le son y suinte, pulse, lacère — non pas pour choquer gratuitement, mais pour évoquer avec lucidité la chaîne d’abattage, la mécanique froide, industrielle, désespérante, du meurtre animal devenu norme. Ce disque, c’est le hurlement silencieux des bêtes, le métal tremblant des crochets, le regard fixe d’un être qu’on réduit en chair.

Il n’y a ici ni refuge ni consolation. Killing Floor est une œuvre de vérité brutale, un miroir souillé tendu vers notre complicité quotidienne. Une douleur nécessaire. Une musique pour celles et ceux qui veulent encore sentir.

From the desolate grip of Utah’s dust-scoured wastes emerges Errant Static — the solo descent of a transfemme devoted not to music, but to rupture. Active since 2023, she has carved a language of abrasion and decay: harsh noise flayed by drone, stitched to gorenoise viscera, dragged through black metal’s ash, choked on ambient rot, and wired to the voltage of power electronics. No genre, no mercy. Just utter deterioration.

Killing Floor is a ten-thousand-eyed dirge for the slaughterhouse. Three ten-minute slabs of sonic anguish, precisely timed like the rhythmic pulse of death machinery. This isn’t metaphor. It’s the sound of carbon steel on tendon, of panicked breath sucked through blood-clogged vents, of pain engineered into protocol. The album stares—unflinching—into the industrial execution of animals. The agony hidden behind packaging, language, appetite. We hear the blades sing. We hear the walls forget.

There is no catharsis here. No comfort. Only the raw nerve of complicity exposed to light. Killing Floor doesn’t ask for your attention—it forces it, presses it against the concrete and leaves you there, ears ringing, soul hollowed.

Listen if you dare. But know this: some wounds were made to be permanent. 

Forest of Frogs – A Gathering of Frogs

Un marais branché sur le 437 volts.

Quatre invocations batraciennes jaillies des profondeurs électriques d’un étang halluciné de Salisbury, Maryland.

Forest of Frogs rassemble ses semblables dans une messe bruitiste pour peaux humides et yeux globuleux : FROG NOISE et amphibient en fusion, stridences aquatiques et synthés croassants, distorsions de nénuphars et glitchs de branchies.

C’est de la musique par des grenouilles, pour des grenouilles, mais rien n’empêche les mammifères curieux de plonger tête la première.
Imaginez du harsh noise gluant filtré à travers une flaque d’acide lysergique, de l’électro-batracien sautillant sous stroboscope naturel, des créatures fluorescentes qui dansent sur des cailloux mouillés sous la lune.

Un étang cosmique.
Un rave amphigourique.
Une claque psychotronique de pur génie.

Plongez. Croassez. Savourez.

A swamp plugged into 437 volts.

Four batrachian invocations erupting from the electric depths of a hallucinogenic pond in Salisbury, Maryland.

Forest of Frogs gathers its kin for a noise mass of wet skins and bulging eyes: a fusion of FROG NOISE and amphibient, aquatic screeches and croaking synths, lily pad distortions and gill-glitch spasms.

It’s music by frogs, for frogs, but curious mammals are welcome to dive in headfirst.
Imagine gooey harsh noise filtered through a puddle of lysergic acid, frog-electro hopping under a natural strobe, fluorescent creatures dancing on wet stones beneath the moon.

A cosmic pond.
An amphigoric rave.
A psychotronic slap of pure genius.

Dive. Croak. Savor. 

Ghosts of Electricity – An Exiled World

Un monde en exil.
Un lieu qu’on ne retrouve sur aucune carte,
et dont on devine à peine le souvenir —
comme une photo brûlée ou un rêve trop ancien.

« An Exiled World », unique piste longue et enveloppante, fut enregistrée en 2018 par deux figures phares de l’underground australien : Dean Richards (Disturbed Earth, Whirlywirld, Equal Local) et Michael Plater (GhostShips, Northern Lighthouse Board, Cornish Wreckers). Ensemble, ils façonnent sous l’alias « Ghosts of Electricity » un paysage sonore à la dérive, à la fois spectral et profondément organique.

On pense aux incantations brumeuses de Natural Snow Buildings, aux transes sylvestres de Tuluum Shimmering, aux nappes irradiées d’Edouard Artemiev, aux spirales méditatives de Maeror Tri.
Mais ici, tout est plus flou, plus tremblant, plus lointain.
Un drone ambient mystique, hanté, presque sacré, où il fait bon se perdre — ou s’effacer.

Écoutez-le les yeux fermés.
Laissez les sons devenir brume, puis vent, puis silence.
Et souvenez-vous de ce que vous n’avez jamais connu.

No map.
No name.
Just a place — lost, or never found.

A single track, recorded in 2018 by Dean Richards and Michael Plater,
under the flickering banner of Ghosts of Electricity.
A soundscape adrift: mist-haunted, earth-breathed, half-forgotten.

Echoes of Natural Snow Buildings,
Tuluum Shimmering in the trees,
Artemiev’s glow behind clouds,
Maeror Tri dissolving in prayer.

But this is something else.
Fuzzier.
Further.
Fragile as memory.
Sacred as stillness.

Close your eyes.
Let the drone unmake you.
Become mist.
Become wind.
Become gone. 

Dämonenhexe – Cave Dweller

Une coulée lente de sons en décomposition, comme si un esprit mal cousu, rongé par les champignons et les regrets, avait tenté de reconstituer la musique avec des lambeaux d’organes, des morceaux de rêves ratés, des fils de bave, des nerfs arrachés à même le silence moisi d’un monde qui a depuis longtemps oublié pourquoi il tournait encore — Cave Dweller est un cri qui ne sort jamais, une respiration bloquée dans le larynx d’un dormeur éternel, un objet sonore aussi malade que le gouffre d’où il provient.

Tout y claque, mais rien ne tranche ; tout y vibre, mais comme une mouche engluée dans une toile trempée ; les claviers, tordus, fatigués, avançant comme des insectes blessés dans un corridor d’ombre — bancals, désaccordés, possédés par une logique de folie douce —, traînent leur mélodie à travers des cavernes qui respirent, des cachots dégoulinants de chair molle, des châteaux effondrés habités par des batraciens morts au cerveau trop grand et aux membres flasques, qui regardent en silence depuis les flaques de glaise où le ciel est toujours noir et le temps toujours en retard.

C’est de l’ambient, oui, mais seulement si vous acceptez que l’ambient puisse être faite de soupirs de fous, de lamentations diluées, de brouillards imbibés d’humeurs anciennes ; c’est du dungeon synth, peut-être, mais pour un donjon qui n’existe que dans l’esprit de quelque entité stérile, repliée sur elle-même depuis mille éternités, rêvant d’un monde où rien ne remue plus ; c’est surtout une œuvre née d’un effondrement intérieur, d’un désespoir bricolé, enregistré entre deux orages mentaux, sur du matériel trop usé pour produire autre chose que l’écho flou d’une vérité interdite.

Et puis, quand tout semble s’apaiser — ce moment où l’on croit que les ténèbres se contenteront de chuchoter —, le bruit revient : brutal, insolent, illogique, un harsh noise en cascade, comme une inondation d’aiguilles, de verre pilé, de voix saturées d’agonie, comme si la réalité elle-même refusait soudain d’être tenue en cage.

Cave Dweller est une expérience, un piège, une relique sonore laissée par un esprit hanté dans un corridor trop étroit, trop humide, trop vivant.
Et si vous l’écoutez seul, les oreilles pleines de nuit, vous entendrez peut-être ce qui vit encore, là-dessous.
Ce qui n’a jamais voulu partir.

A slow seepage of decomposing sound, as if some poorly-stitched spirit, rotted by mildew and regret, had tried to reassemble music using scraps of organs, fragments of failed dreams, threads of spit, nerves torn directly from the moldy silence of a world long since forgotten why it kept turning — Cave Dweller is a scream that never quite escapes, a breath caught in the throat of an eternal sleeper, a sonic object as diseased as the abyss it crawled out from.

Everything clicks here, but nothing cuts; everything vibrates, but like a fly twitching in a wet web; the keyboards — twisted, exhausted, moving like wounded insects through corridors of shadow — stumble through breathing caverns, dribbling flesh-pits, crumbling castles inhabited by frog-things with swollen brains and limp limbs, watching silently from puddles of clay under a sky that’s always black and a time that’s always late.

It’s ambient, yes, but only if you accept that ambient can be made from the sighs of lunatics, from diluted lamentations and fogs soaked with ancient bodily humors; it might be dungeon synth, perhaps, but only for a dungeon that exists solely within the mind of some sterile entity curled in on itself for a thousand eternities, dreaming of a world where nothing stirs anymore; above all, it’s a work born of inner collapse, of despair turned into a kind of craft, recorded between mental storms on gear too worn to produce anything other than the blurry echo of some forbidden truth.

And then, just when it seems like the darkness might be content to whisper, the noise returns — brutal, insolent, senseless — a harsh deluge of needles, crushed glass, voices swollen with agony, as if reality itself suddenly refused to stay caged.

Cave Dweller is an experience, a trap, a sonic relic left by a haunted mind in a corridor too narrow, too wet, too alive.
And if you listen alone, with your ears full of night,
you might hear what still lives down there.
What never wanted to leave. 

Grisaillement – Grésillements

gri-gris griZAILLEment grésillegris grgrgrésil gris.graille.gris.grésil.grisaillure.

(grésillementgrésillementgrésillementgrésille)
gris → grésil → grisaille → grésaille → greeeeeeeeeeee
zzzzzz
→ grZzZzZzZsaille.
le sol grisaillissait, le mur grésillementait, le corps : gris.
gris sur gris sur gris sur gris sur

grésillement_gris_grisaillement
grésil-grésil-greSILLÉment
gris?
gris!
grésil//gris//grésil////grisaillllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllle

(le silence est un grésillement qui oublie qu’il s’éteint)

___

gri-grey griGREYSLICKly grizzlegrey grgrgrizzle grey.grit.grey.grizzle.greyslither.

(grizzlegrizzlegrizzlegrizzleling)
grey → grizzle → greyscape → greyslither → greeeeeeeeeeee
zzzzzz
→ grZzZzZzZscape.
the floor greyscaped, the wall grizzlelinged, the body: grey.
grey over grey over grey over grey over

grizzle_grey_greyslickment
grizzle-grizzle-grIZZLEling
grey?
grey!
grizzle//grey//grizzle////greysliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide

(silence is a grizzle that forgets how to fade) 

Yienksa – Forks, strings and birds

piano abandonné / capsule intacte / temps arrêté
les marteaux frappent le vide, et le vide résonne en douceur
bruit diffus d’un orage à l’envers
une aile claque contre une touche noire
— l’écho est intérieur.

ghost birds loop inside the shell.
data rain falls.
la pluie est synthétique ce soir.

[le piano pense encore]

↯ ↯ ↯ ↯
martèlement-fantôme ↻
bruit de gorge de pluie

oiseaux encore.
plus d’oiseaux.
oiseaux traversés d’électricité.

Translation >>>