Un samedi d’avril 2025, sous une pluie fine et persistante, l’architecte sonore officiant sous le nom de « Leptokurtic » s’installe dans un chalet blotti contre les flancs brumeux du Mont-Orford. Dehors, la montagne ruisselle. Dedans, un feu discret réchauffe l’air, sans troubler le silence.
Improvisée sur place, Orford Synth est une dérive sonore née de la marche, de l’écoute, de la contemplation. Elle s’imprègne du souffle des cimes, des échos de la forêt, du passage d’idées dans la tête. L’ombre du Dungeon Synth plane, mais sans dogme ni costume : ici, la musique avance à visage découvert, intuitive, organique.
Les cris de la bernache du Canada, enregistrés au fil des années dans ce même lieu, traversent le paysage comme des appels anciens, familiers, inquiets. Une musique pour brouillard et mousses, pour le gris tendre du printemps québécois.
À PROPOS DE LA VERSION « RAW » : Une ombre alternative de l’album — son jumeau difforme — respire ici, non pas gravée dans des circuits impeccables, mais ensevelie directement sur la bobine tremblante d’une cassette.
Le son est primitif, ses fractures chéries comme des blessures sacrées. De son souffle déformé s’élève une obscurité plus profonde que l’original, un passage vers des cavernes d’écho et de poussière. Cela ne ressemble au dungeon synth que comme un cauchemar ressemble à un souvenir — à moitié reconnu, à moitié inventé, entièrement spectral.
— SIR KULIKTAVIKT
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One rainy Saturday in April 2025, the sound architect known as Leptokurtic settled into a cabin nestled against the misty slopes of Mont Orford. Outside, the mountain streamed with water; inside, a quiet fire warmed the air without breaking the silence.
Orford Synth is an improvised sonic drift, born of walking, listening, and contemplation. It draws from the breath of the peaks, the echoes of the forest, the slow passing of thoughts through the mind. The shadow of Dungeon Synth lingers nearby, but without doctrine or disguise — here, the music moves barefaced, intuitive, organic.
The calls of the Canada goose, recorded over the years in the same place, weave through the landscape like ancient voices — familiar, unsettled. This is music for fog and moss, for the tender greys of a Québécois spring.
THE RAW VERSION : An alternate shadow of the album—its crooked twin—breathes here, etched not in clean circuits but entombed directly on a trembling cassette spool.
The sound is primitive, fractures cherished like sacred wounds. Out of its warped hiss rises a gloom deeper than the original, a passage into caverns of echo and dust. It resembles dungeon synth only as a nightmare resembles memory—half-recognized, half-invented, wholly spectral.
— SIR KULIKTAVIKT