Deuxième écoulement. Ou bien : réminiscence d’une première fuite, mais à travers un conduit plus obstrué, rongé de l’intérieur par les moisissures de l’écoute. Ce n’est pas une suite. C’est une rechute. Une persistance du pus.
izprijenostь n’offre pas une œuvre — il rejette quelque chose, un bloc spongieux de sons malades, trop lent pour être vivant, trop vibrant pour être mort. Le bruit ne commence pas. Il est déjà là. En train de pourrir. Une matière sonore étranglée, presque figée, qui se fissure par endroits, laisse passer des râles, des lames de guitares couvertes de plaies, des voix erratiques comme venues d’une radio branchée sur un hôpital vide.
Tout est déphasé, tremblant, alourdi par une fatigue noire. Il n’y a plus de rythme, seulement des secousses. Des morceaux d’espace-temps mal digérés. Un bourbier électro-magnétique où s’enlisent les cris.
Les guitares grincent comme des membres démembrés qu’on frotterait contre les murs d’une citerne. Les percussions, quand elles apparaissent, résonnent comme des machines respiratoires au bord de l’arrêt.
Le tout est saturé, puis dessaturé, puis oublié. Un son s’élève, puis s’enfonce. Une forme jaillit, mais elle saigne. La boue recouvre tout. Et sous la boue : encore du bruit. Des battements. Une mémoire gangrenée de black metal difforme et de nappes en état de décomposition avancée.
C’est une relique pathologique.
Un vestige gémissant d’un monde acoustique trop vieux, trop usé, pour encore faire mal — mais qui suinte, encore. Et rêve. Mal.
Un cauchemar sonique dans lequel il ne reste que le marécage, les parasites, les voix dévorées, le cancrelat figé de vos inexistences flétries.
— SIR KULIKTAVIKT
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Second seepage. Or maybe just the echo of the first, forced through a narrower duct, soft with inner rot and damp with listening mold. Not a sequel — a relapse. The persistence of pus.
izprijenostь doesn’t release music. It excretes something — a spongy clot of infected sound, too sluggish to live, too restless to rot in peace. There is no beginning. The sound is already decomposing. Already present.
Already screaming in its sleep.
A strangled audio mass — barely moving, barely solid — split open by tremors, leaking breath-sounds, ulcered guitar shards, voice-fragments like hospital ghosts lost in the vents of a radio left on far too long.
Everything stutters. Time limps. Rhythm is a false memory. Only spasms remain — sound convulsions inside a broken speaker in a flooded morgue.
Guitars shriek like tendons dragged across rusted vats. The percussion gasps like dying machines left on to keep the silence from collapsing.
It swells. It drains. It forgets itself. A tone rises, then drowns. A form emerges — and bleeds. The mud covers everything, but beneath the mud: more signal, more infection, a swarm of black metal memories half-dissolved into septic drone.
This isn’t an album. It’s a pathological fossil.
A moaning remnant from an audio-world long since gone to mildew — a ruin still oozing, still dreaming, badly, dreamless.
A sonic nightmare where only the bog remains — bloated parasites, chewed voices, and the embalmed cockroach of your withered nonexistence.
— SIR KULIKTAVIKT