« In the Grim One’s Dominion » est une transmission fêlée, saturée, d’un territoire gangrené que l’on ne visite qu’en rêve fiévreux — un brouillard de sons malsains, comme filtrés à travers un organe malade. Dungeon noise ? Dungeon synth ? À ce stade de putréfaction, les genres ne tiennent plus debout. Ils s’effondrent dans la vase.
Un souffle humide monte des entrailles du monde, et avec lui, des gémissements étouffés, des cris de gorge enrouée, comme si mille âmes en loques râlaient sous les planchers d’un château oublié. Les nappes synthétiques sont pourries de l’intérieur, fendillées par l’humidité du cauchemar. Elles geignent comme des pierres rongées par l’acide, et flottent dans une mare d’électricité morte.
Les saturations grouillent. Les fréquences se désagrègent. Rien ne tient, tout glisse, tout bégaie, tout s’effondre et tient en même temps…
À travers la brume épaisse de ce son lo-fi mutilé, on distingue les silhouettes de cancrelats fondus aux ailes pantelantes, des vers luminescents qui murmurent des non-mots, des gnomes à la peau nécrosée qui rient sans bouche et croquent des libellules noires entre leurs dents suintantes. Des vents de poussière grinçante passent sur des structures effondrées — maisons fantômes aux charpentes qui grincent comme si elles se souvenaient encore de leurs morts.
Le bruit ici est incandescent. Non pas chaleur, mais brûlure. Non pas lumière, mais corrosion.
Ce disque suce la moelle. Il ne s’écoute pas : il infeste.
-SIR KULIKTAVIKT
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In the Grim One’s Dominion is a cracked, saturated transmission from a gangrenous territory one only stumbles into during fever-wracked dreams — a fog of diseased sound, as if filtered through a rotting organ, vibrating with humors unfit for the living. Dungeon noise? Dungeon synth? At this level of putrefaction, genres collapse like soggy cadavers. They drown in the mud they once emerged from.
A damp breath rises from the bowels of the world, dragging with it muffled wails and phlegmy screams — the groaning of a thousand threadbare souls squirming beneath the floorboards of a long-forgotten keep. The synths here are mold-ridden and grief-swollen, cracked by the humidity of nightmares, howling like stones digested by acid and floating atop a pond of dead electricity.
The distortions crawl. The frequencies decay. Everything slips, stutters, oozes — it collapses and holds itself together in the same repulsive motion, like a jaw unhinged but still chewing.
Through the viscous mist of this mutilated lo-fi horror, shadows begin to take shape: melted cockroaches with spasming wings; bioluminescent worms whispering in a language older than bone; necrotic gnomes laughing without mouths, gnashing on black dragonflies with teeth soft and dripping. Winds of screeching dust sweep across sunken structures — ghost-houses whose beams creak as if they still remember the screams of their dead.
The noise here is incandescent. Not warmth — but sear. Not light — but corrosion.
This record does not ask to be heard.
It latches on. It drains the marrow. It festers.
-SIR KULIKTAVIKT